L’an passé le 1022 vous présentait les hirondelles de Chavannes, cette année ce sont les martinets que nous espérons voir faire un tour du côté du temple.
Vous avez sûrement déjà aperçu en été, cet oiseau au vol acrobatique qui vole en bandes avec ses cris si caractéristiques. Les martinets (à ne pas confondre avec les hirondelles qui ont les ailes beaucoup moins arquées) sont des oiseaux migrateurs aux particularités spectaculaires qui peuvent voler jusqu’à 200 km/h. On a flashé des martinets rentrant au nid à 70km/h à un mètre de son entrée, ce qui en dit long sur leur capacité de freinage !
Le martinet passe toute sa vie dans les airs, sauf lorsqu’il niche : il se nourrit d’insectes, boit et dort en volant. Même les brindilles qu’il récolte pour son nid sont attrapées en plein vol, un travail long et minutieux ! Et le jeune martinet, dès son envol ne se posera plus sur quoi que ce soit pendant 2 ans, jusqu’au moment où il nichera à son tour.
Si à Chavannes les nouveaux bâtiments poussent partout, peu d’entre eux offrent des opportunités à la petite faune pour y vivre en bonne entente avec leurs locataires humains, les martinets encore moins. En effet, pour pouvoir nicher, les martinets ont besoin d’emplacements bien spécifiques et la construction de leurs nids peut prendre très longtemps. C’est notamment pour ces raisons qu’il leur est de plus en plus difficile de fonder de nouvelles colonies, sans compter que les colonies établies sur d’anciens immeubles sont menacées par des rénovations qui ne laissent plus la possibilité aux martinets de nicher. Plus radicalement encore, le danger vient de la destruction des bâtiments anciens.
Pour permettre à ces magnifiques oiseaux migrateurs de trouver à Chavannes des conditions de logement optimales et leur offrir l’occasion d’établir une nouvelle colonie, la paroisse réformée de Chavannes, la Commune, les participants du jardin des Glycines et les enfants de l’Atelier Vert ont travaillé de concert pour fabriquer et installer sur le temple cinq nichoirs de trois nids, soit 15 emplacements au total. A cette occasion, nous avons eu la chance d’avoir les conseils avisés de Bernard Genton, ornithologue spécialiste des martinets.
Il peut se passer plusieurs années avant qu’un nouveau site de nidification soit adopté. Les vols de reconnaissance observés autour du temple au printemps 2020 sont de bon augure et l’on peut espérer que des nichées soient déjà présentes en 2021.
Ne vous étonnez donc pas si ce printemps, à l’occasion d’une pause sur les bancs du jardin du temple, vous voyez tourner joyeusement une équipe de jeunes martinets en quête d’un nouveau logis. En cas de succès, il reste de la place pour fixer d’autres nichoirs sur le même modèle et, qui sait, peut-être de nouveaux ateliers de construction seront proposés.
Il y a sans doute d’autres animaux qui pourraient bénéficier d’aménagements favorables à leur maintien et à leur développement sur le territoire communal : hirondelles et autres passereaux, hérissons, lézards, insectes … Si vous avez la chance d’avoir un jardin, n’hésitez pas à vous lancer dans de petits aménagements favorables à cette petite faune qui vous émerveillera par sa diversité. Sinon, ne manquez pas à l’occasion de vous associer aux projets participatifs qui pourraient être lancés.
Sylvain Durgnat (pasteur de la paroisse réformée et écologue)
et Sarah Corthay (animatrice du jardin des Glycines et répondante des potagers urbains pour la commune)
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