A l’est de la commune, sur les hauts de Dorigny, les fouilles archéologiques alimentent notre connaissance, sans stopper toutefois la construction du nouveau quartier.
Le futur de notre commune se conjugue désormais avec les nouveaux plans d’affectation des secteurs « Côtes de la Bourdonnette » et « En Dorigny ». Cela dit, ces deux projets auront également permis de ré-explorer une partie de notre passé communal. En effet, des fouilles archéologiques ont récemment été initiées dans ces secteurs et leur réalisation a été confiée à la société Archeodunum SA, sur l’impulsion du Canton de Vaud et des maîtres d’ouvrage.
Sans véritable surprise, ces fouilles n’ont, jusqu’à présent, pas permis de mettre à jour un nouveau « vicus » gallo-romain, tel que celui de Lousonna à Vidy ; aucune trace non plus du mystérieux exploitant agricole Duriniacum, qui aurait donné son nom au quartier universitaire actuel et au secteur « En Dorigny », ni enfin de Napoléon Bonaparte. Selon l’anecdote, ce dernier aurait séjourné à Chavannes en 1800 avant d’aller franchir le Grand-Saint-Bernard.
L’activité humaine préexiste la première mention écrite
En revanche, comme l’explique l’archéologue Morgan Millet, ces travaux auront notamment permis de découvrir des restes de céramiques, de récipients en verre, des couteaux métalliques, des monnaies, des fonds de cabanes semi-excavées (Chavannes tire son nom du mot latin « capanna », qui signifie « cabane » ou « hutte ») et même des tombes de jeunes enfants retrouvées de part et d’autre de la route RC 76.
La plupart de ces découvertes datent du début du Moyen-Âge, soit du 6ème au 8ème siècle après J.-C ; certaines, comme des foyers à pierres chauffées, seraient même plus anciennes et remonteraient à l’âge du Bronze, soit environ 2'000 à 1'000 ans avant J.-C. La découverte de ces tombes a marqué les visiteurs présents, qui ont en outre été surpris de l’emplacement de l’une d’elles à quelques décimètres seulement d’un bâton de ski datant de notre époque contemporaine, probablement oublié par un skieur de fond ignorant qu’il entrerait également dans l’histoire... Ces différents objets, à l’exception évidemment du bâton de ski, garniront les locaux d’archives cantonaux, voire peut-être même les musées de Vidy ou de Rumine, pour autant qu’il existe un intérêt suffisant à les montrer ; ils permettront en tout cas d’en savoir davantage sur une période historique quelque peu méconnue.
Pour le reste, ces découvertes n’empêcheront pas la poursuite des deux projets de construction prévus. Elles confirment néanmoins, une fois de plus, qu’une activité humaine existait à Chavannes bien avant la première mention écrite de la commune en 1272 par l’évêque de Lausanne Jean de Cossonay.
Björn Bettex
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